A L’OUEST RIEN DE NOUVEAU

On l'attendait ce premier match d'Euroligue. Un peu avec fébrilité, celle de retrouver une compétition qui nous a permis d'inscrire une des plus belles lignes de l'histoire du basket français. Beaucoup avec inquiétude : comment l'ogre israélien champion d'Europe en titre allait dévorer le petit champion de France ? Serait-ce douloureux, ou en sortirions-nous avec des regrets ?

Alors ? Ben: veni, vidi, et reparti.....

Plus sérieusement, on a pris 16 pions, mais bizarrement, on a l'impression qu'il y avait moyen de mieux faire.

Pourquoi? D'abord, parce que s'il y a un moment où on doit pouvoir prendre ce genre d'équipes, c'est au début de la compétition. Après, le rodage aidant, elles deviennent inattaquables.

Ensuite, parce que j'ai la désagréable impression qu'on a creusé notre propre tombe. Alors qu'on rivalise aux rebonds (avec un Moerman définitivement le taulier de ce début de saison), on se retrouve avec un pourcentage famélique aux tirs. Prendre des tirs en première intention ne peut être une stratégie à long terme. Qu'on s'y essaye pour voir, bien sûr que cela doit se faire. Mais quand on voit que ça ne fonctionne pas, il faut savoir changer. Et là, on a pêché.

Cette défaite n'a rien de honteux. c'est juste que la manière nous la fait regretter. De plus, il est bien sûr évident que si la qualif se joue, ce sera plus du côté de l'Espagne ou des Yougos qu'il faudra se tourner.

Néanmoins, prenons un peu de recul et analysons cela sur une plus grande échelle.

On est à notre place. La ProA est un des parents pauvres du basket continental et ce n'est pas nouveau (il n'y a qu'à observer le désert que représente la non participation d'un club français au top 16 de l'Euroligue).

Je serine ce petit refrain depuis trop longtemps pour m'en réjouir: notre championnat est faiblard et ne prépare pas aux joutes supérieures, du moins à la grande. Pour l'Eurocup, je me dis pourquoi pas ? Mais, bon, force est de constater qu'on est au niveau supérieur.

Passer 30 points à des tristes Rouennais ne permet pas de vraiment s'étalonner. Et puis ne perdons pas de vue l'aspect financier. Non, la Pro A n'a pas de vaisseau amiral digne de ce nom.

La faute à qui? On peut gloser autant que l'on veut sur qui de l'oeuf ou de la poule est à l'origine, force est de constater que la conjoncture économique ne permet pas l'émergence d'un mécène capable d'aligner les caillasses aussi sûrement que des Qataris ont osé le faire à Paris en foot.

D'ici, là, rien ne changera et on se contentera d'observer tout ça de loin.

Notre équipe est équipée pour le championnat, et en cela, Forte a raison. La pérennité passe par là plus que par d'hypothétiques phases européennes.

Mais que tout cela est triste.