Une autre vision du basket et du CSP Limoges


18ème journée: Orléans-CSP Limoges

01/02/2013 11:53

 

Bon, ben là, plus question de se cacher derrière les décisions foireuses d'un arbitrage au niveau de notre championnat, ni derrière un problème d'intempérie, ou alors derrière un maléfice jeté par la sorcière aux dents jaunes.

Non, là, force est de constater que plusieurs petits détails qui sont pointés du doigt depuis le début de la saison, par force d'accumulation, nous amènent à cette situation pas encore critique mais passablement instable.

Match en copier/coller parfait de certains autres cette saison,tel un Patrick Bruel piquant allègrement le rythme du refrain de « Je suis un homme » de Polnareff pour en faire celui de « Qui a le droit? » (écouter sur Youtube, vous verrez si je mens), la rencontre face à l'équipe des Mauges à fait resurgir certains démons que nous (le « je » me semble un peu vaniteux, car ayant lu ça et là certains articles m'ayant guidé dans la rédaction de mes petites chroniques) mîmes en avant au fur et à mesure que cette saison faite de bric et de broque se déroulait.

Revenons-y un poil tant tous ces maux sont symptomatiques de la lente morosité qui semble s'emparer du club.

Tout d'abord, même si on peut se réjouir de sortir avec gloriole ( et souvent avec regret) de rencontres face aux « grosses cylindrées » de cette Pro A, il me semble qu'il y a de quoi entrer en dépression lorsque par la suite on se troue face aux équipes largement à notre portée. Cette propension à (in)consciemment choisir ses matchs et croire que parce que l'on a accroché une équipe du top 5 on va se défaire sans batailler d'équipes supposées moins bonne est inquiétante, et peut, au mieux passer pour du dilettantisme consternant, au pire pour une faute professionnelle.

Ne perdons pas de vue non plus cet effectif que l'on (moi le premier) a peut-être un peu trop surcoté  par rapport à sa valeur réelle. Les clés du camion sont confiées à un Wannamaker qui a finalement évacué certains soucis pour assumer son statut de meneur en chef. Il n'a pas grand chose à se faire pardonner, étant un des piliers sur lesquels on peut compter, tout comme Brockman, dont l'arrivée aurait du permettre une meilleure alternance jeu intérieur/jeu extérieur.. A un degré moindre, Tsamis est pas mal dans les moments un peu chauds (on s'en aperçoit lorsqu'il est absent), Kyle, pas idéal dans un cinq majeur, mais capable de prendre ses responsabilités comme clutch player , et Mipoka qui semble un peu resurgir d'un néant qui paraissait inextricable.

Plaisted est pas mal, mais on doit lui demander plus, notament quant à sa relation avec Big Jon qui doit peser plus sur le jeu limougeaud.

C'est tout? Ben....

Traore est plein de bonne volonté, mais reste sur un courant alternatif préjudiciable pour une performance digne d'une Pro A, quand bien même celle-ci demeure tristouille. Et Nobel semble avoir du mal à digérer sa sélection au All-Star Game, beau satisfecit en trompe l'oeil pour le club.

Les tâtonnements du début de saison sont irrattrapables (à ce sujet, voir l'interview avec Ken Dancy dans « Dans le Rétro »), et la valse des joueurs mis à l'essai ou recrutés à mauvais escient constitue un handicap et un lourd passif dans la balance totale au moment de payer les musiciens (ou de compter les bouses, selon la région). Certes, la saison n'est pas finie, mais il faut penser à regarder derrière plutôt que de s'emballer sur une hypothétique (et, soyons justes, imméritée) place en play-off. Assurons un maintien salutaire pour l'avenir du club, et arrêtons de nous cacher derrière de fallacieux artifices de défense justificative.

Ensuite, et là je sais que je risque de me faire quelques ennemis, il faudrait tout de même s'interroger sur le cas Giannakis. Je ne remets pas en cause son passé et sa compétence (quoique....).

Et je pense que le père Evtimov doit aussi se la poser cette question. Pourquoi le faire venir si c'est pour s'en servir avec une parcimonie digne d'un Harpagon veillant sur sa cassette? 

La gestion des matchs s'est améliorée (notamment la prise de temps morts à des moments opportuns), mais je n'arrive pas à comprendre les trous d'air suivis du néant en matière de réaction qui sont la marque de fabrique de l'équipe cette année. Les joueurs n'arrivent pas à enchaîner certains matchs (notamment les matchs qui suivent la Coupe), et le foncier est donc à remettre en question. Le foncier, et la cohésion. Tristesse des schémas tactiques (en même temps, il n'y a pas besoin d'être Phil Jackson ou Greg Popovitch pour jouer les premiers rôles), incapacité des joueurs à sortir de structures définies, et à s'adapter à l’adversaire.

Les lacunes sont flagrantes, malgré certaines belles séquences entrevues ici et là.

Pour en revenir au recrutement, il faudrait que FF accepte une bonne fois pour toute de déléguer certaines attributions. Car même si il faut lui reconnaître un tempérament certain et une volonté énorme pour avoir ramené ce club à un niveau acceptable, il faut aussi lui reconnaître des erreurs dans la gestion au quotidien qui influent sur le fonctionnement de la machine, tout comme sur la cellule recrutement, visiblement sa chasse gardée. Pour en revenir à Evtimov Vasco, on peut tout de même penser qu'un Vasco ne jouant pas et un Walker (énorme énigme à mes yeux au vu du piètre niveau qu'il a affiché), en salaire, ça aurait pu largement faire un Nivvins. 

On va lutter pour le maintien. Et tous les matchs risquent d'être à couteaux tirés. Orléans se profile et n'a rien de rassurant. On peut y voir un adversaire direct dans cette lutte acharnée où Boulazac a déjà préempté un des deux fauteuils. Il serait bien d'enchaîner de vraies performances afin de s'autoriser un petit joker lors du mois de mars herculéen qui nous attend.

Si au sortir de ce dur combat de tous les instants qui s'annonce le CSP se maintient, on pourra dire que l'essentiel est assuré. Faisons fi de rêves de grandeur un peu idéalistes qui sont au fond de nos coeurs de supporters et arrêtons de prendre les bonnes vieilles Dedeuches pour des Rolls. Soyons réalistes, demandons l'impossible: que ce club retrouve une âme (qui existe toujours en partie, au vu des supporters (les vrais) qui assurent une belle audience à Beaublanc) et qu'il sâche se reconstruire bruyament, brillament et dignement pour espérer de nouveaux horizons. D'ici là, ne tombons pas dans la dythirambe facile à chaque victoire et dans les discours plein d'acrimonie sur des problèmes annexes à chaque défaite. 

Et alors, alors seulement Limoges redeviendra LIMOGES, en vert et contre tous, pour le meilleur et en évitant autant que faire se pourra le pire. Keep the faith, keep the spirit, and move on. 

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