Une autre vision du basket et du CSP Limoges


21ème journée: Le Havre-CSP

26/02/2013 14:09

 

Vers un enterrement de première classe?

 

La saison du CSP me renvoie à un passage du "Grand blond avec une chaussure noire" où Blier essaie d'expliquer qu'il ne comprend pas qui est ce grand dégingandé. Il s'exclame alors:"On tourne en rond, merde, on tourne en rond , merde, on tourne en rond merde.On tourne en rond!"

De semaine en semaine, j'ai l'impression d'être un prêcheur relayant la même antienne en espérant conjurer le mauvais sort. Las, trois fois hélas, nul exorcisme ne semble être applicable à cette bande de gougnafiers qui foule le parquet de Beaublanc et erre en dépit du bon sens dans la raquette les samedis (ou vendredis, ou lundis, au bon vouloir d'une ligue qui fait tout pour rendre son championnat inintéressant).

Je suis sévère? Mouais, sûrement, mais la patience semble avoir atteint ses limites chez certains autres samedi dernier. 

Et ne pensez pas que le résultat de ce match de Coupe va me rassurer. Certes, il est gagné (c'est le minimum contre une N1), mais quel galère ce début de match où nous ne sommes pas parvenus à les assomer.

Bien sûr, je ne jette pas l’opprobre sur tout le monde. Certains sont quasiment irréprochables: Brockman fait son taf, mais, même s'il déclare sa flamme à Beaublanc, il risque de s'user. Je serai indulgent aussi avec Wanamaker, car vu que les rumeurs veulent le faire expatrier hors de nos frontières limousines de manière régulière, je trouve qu'il a du mérite à se défoncer pour se maillot. Il est logique qu'il se troue sur certains matchs.

D'aucun pourrait penser que cette situation me réjouit, mais non, car malgré l'ironie et l'aigreur de certains de mes propos, j'aime ce club. J'ai connu les premières victoires en Coupe Korac, les années fastes Buffière et Gomez, les déceptions Dao, les errements d'avant méthode stricte de Maljkovic, et la chute dans les abysses financiers due à des salopards en cols blancs.

Alors, oui, ce club, je l'aime, mais il ne m'amuse plus.

La semaine dernière, Fred Forte a balancé en interview que cette équipe manquait de talents.

Je suis d'accord. Mais qui fait le recrutement ?

On peut m'expliquer ce qu'on veut, on doit se renseigner avant de faire venir un joueur si il fera l'affaire ou pas. Walker, Bavcic, et ceux qu'on a mis à l'essai sont des erreurs impardonnables pour qui veut avoir un club d'élite. Le discours des têtes dirigeantes parle très prudemment de maintien, et je ne vais pas le contredire, vu le nombre de fois où j'ai expliqué que se retrouver à jouer les play-offs serait une hérésie vu le niveau de jeu affiché cette saison.

Je suis triste plus qu'agacé, car ce club a un potentiel de supporteurs hors norme pour un club de Pro A.

J'avoue que Giannakis reste aussi une énigme. Sa gestion des matchs est surprenante. Oui, bien sûr, d'aucun me renverrons son palmarès en plein visage comme autant de justifications de sa venue à tout prix. Certes, et je ne les contredirai pas, mes compétences techniques en basket étant beaucoup plus faciles à exprimer assis dans un fauteuil qu'à la tête d'une équipe.

Néanmoins, la gestion humaine semble être livrée en option. Quand ça marche, on crie au génie. Quand ça ne marche pas, les dégâts sont considérables.

Je ne dédouane pas les joueurs. Dans la courte (mais  très intéressante) interview d'après-match de Patgauche, je suis épaté par une phrase de Traoré. Il dit qu'il ne sait pas si c'est la coupure qui les a empêché d'être dans le rythme face à Roanne. Il y a peu de temps, certains se plaignaient des entraînements trop durs. Les joueurs sont trop assistés (c'est ce qui ressort des petits entretiens avec les anciens du club) et ne savent pas s'adapter et se faire mal.

Ils sont professionnels, certains paieraient pour fouler le parquet de Beaublanc. Ils ne peuvent pas se plaindre. Déjà, qu'ils acceptent le fait d'être une équipe moyenne, et qu'ils oublient que le simple fait de rentrer sur un parquet avec le nom de Limoges sur le maillot va les conduire à la victoire.

« Je vous promets du sang, de la sueur et des larmes ». Question larmes, on est servi, question sueur, on en voudrait plus que samedi dernier, du sang, il serait souhaitable qu'on n'en arrive pas là.

Tsamis est absent, et le vide est flagrant. On va devoir faire sans jusqu'à la fin de saison.

Pour le remplacer, on nous annonce Teddy Gipson, bourlingueur, ex-Palois et MVP ProB, en stand-by à Bamberg. La versatilité des supporteurs fera que s'il est bon, on oubliera vite (remember Marcus Brown). N'oublions pas néanmoins qu'il fût suspendu suite à tricherie il y a quelques années. Je demande à voir...

Sinon, on va visiter Le Havre ce week-end . Tâchons d'oublier le côté touristique du trajet en terre normande, et essayons de glaner quelque chose.

Et faisons en sorte que lorsque les tribunes havraises se demanderont quelle est cette équipe face à leur favori, on puisse leur répondre autre chose que Rochefort à Paul Le Person, toujours dans « Le grand blond avec une chaussure noire » : « C'est un piège à cons. »

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