Une autre vision du basket et du CSP Limoges


22ème journée: CSP-SLUC Nancy

06/03/2013 21:06

 

 Born on the 18th of March

 

 

Je suis né au basket un 18 mars. On était en 1982, et la France ne savait pas que l'on pouvait gagner une compétition internationale en dehors du Tournoi des 5 Nations en rugby.

Antenne 2 avait choisi ce soir-là de diffuser cette finale où Limoges n'était pas encore connu comme le CSP mais comme capitale porcelainière. Bernard Père et Jo Choupin étaient au commentaire. Bien sûr, je n'y connaissais rien en basket. Mais j'ai aimé.

J'ai aimé ce moustachu improbable au look de Magnum (sans les chemises à fleurs), j'ai aimé ce meneur qui ne ressemblait pas à grand chose mais qui avait une vision du terrain exceptionnelle, j'ai aimé ce grand black tout désarticulé au physique digne de la NBA de l'époque qui bouffait tout sur le terrain, j'ai aimé cet esprit de combat, j'ai aimé cette victoire. Et j'ai aimé ce fabuleux feu follet de Petrovic.

Je n'avais pas 10 ans et Limoges venait de poser la première pierre de son édifice. Padoue à jamais dans nos cœurs.

Je me rappelle m'être retrouvé devant le grand Apollo à la gare où des milliers de personnes s'étaient massé, et qu'il m'avait signé un autographe, tout comme Sénégal et un des joueurs les plus méconnus de l'histoire Limousine,Kiffin.

J'ai perdu ma VHS et mes autographes, mais l'histoire a continué malgré tout.

Bizarrement, j'ai peu de souvenir de Berlin l'année suivante. Juste une une de l'Equipe qui a jauni, et que j'ai perdue elle aussi.

Je me rappelle des matchs de championnat diffusés les samedis, car Limoges faisait vendre, même si certains commentateurs avaient nettement choisi Orthez (car avant, Pau ne s'appelait pas Pau). Je me rappelle de La Moutète, de La Meilleraie, de Saint-Quentin (à jamais le meilleur public ayant arpenté Beaublanc).

Je me rappelle que le bahut (Renoir, en l'occurence), nous filait des places pour aller voir les matchs. Je me rappelle y avoir vu ce bon Clarence Kea et ce grand escogriffe d'Anderson se chicorer et enflammer Beaublanc. Je me rappelle aussi Monsieur Fischer, le seul entraîneur palois pour qui j'ai de l'estime, le mettant dans mon Panthéon perso au niveau d'André Buffière.

Je me rappelle qu'à l'époque, on ne pensait pas que ces deux équipes allaient se rencontrer presque une bonne centaine de fois au fil des ans et qu'ils allaient devenir nos meilleurs ennemis.

Je me rappelle avoir vu une des équipes les plus bandantes de tous les temps à Beaublanc avec ce CSP de Gomez, Collins, Brooks, Monclar, Beugnot, Ostrowsky, Jullien et Dancy, qui auraient mérité un meilleur destin au Final Four de 1990.

Je me rappelle de la magnifique finale à Grenoble en 1988.

Je n'ai pas oublié non plus les tâtonnements post-Gomez qui nous ont emmené vers l'apothéose de 1993 avec un grand monsieur à la tête de l'équipe.

Je me rappelle de ce shoot si peu orthodoxe mais si efficace de Mike « silent assassin » Young, de never nervous, des larmes du grand Franck, de l'interception de FF en finale, et de la classe de Kukoc qui n'a jamais râlé après les arbitres. Je me rappelle de l'avenue de la libération à Limoges, sembleble aux Champs Elysées. Je me rappelle de ce monde à l'aéroport à quatre heures du mat.

Je me rappelle avoir rencontré certains joueurs de manière fortuite et les avoir trouvés simples malgré leur talent immense : les deux Mike (Brooks et Collins), Jim, Valery , Billy Knight.

Je me rappelle avoir fait le con avec Jimmy quand il faisait intermittent à Renoir, mais qui de temps en temps me filait une place.Je me rappelle avoir eu peur pour lui avec cette saloperie de staphylocoque doré.

Je me rappelle ne pas avoir été surpris quand le club a tangué à cause de salauds qui n'aimaient pas le basket mais aimait bien tout le decorum et les entrées qu'elles leur permettaient auprès des notables. J'aurais préféré les oublier.

Je me rappelle avoir suivi de loin la belle aventure humaine de 2000 et avoir vibré pour le titre. Je me rappelle de cette porte ayant croisé le poing rageur de Tim Kempton.

Je me rappelle avoir vu le CSP jouer à Rueil en N1.

Je me rappelle du retour raté dans l'élite, avant de repartir de plus belle.

Il y a bientôt 30 ans que je suis né au basket.

J'aimerai pouvoir dire d'ici quelques années que je me rappelle du maintien obtenu à l'arrache en 2013...

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