Une autre vision du basket et du CSP Limoges
Le Bûcher des Vanités
21/11/2013 10:01
CAUSERIE
D'AVANT MATCH
par Ken Dancy
le bûcher des vanités

Le déni est une spécificité sportive bien française.
Au sortir d'un Ukraine-France digne d'une purge de grande envergure, on a peu entendu louer les valeurs de l'adversaire par nos pousse-citrouilles nationaux mais plutôt arguer du fait que sur le papier on était meilleur qu'eux. Primo, on n'est pas devant une console de jeu et des paramètres hors sports entrent en jeu (l'ambiance, la rage, l'attitude arbitrale), et secundo, c'est sur le rectangle vert que ça se joue, pas sur la feuille. Le tir a été rectifié rapidement avec la conclusion que tout le monde connaît.

D'autres exemples pulullent dans d'autres sports, mais rarement dans d'autres pays. On peut railler les anglo-saxons, mais quand un adversaire est meilleur, ils le reconnaissent bien volontiers.
Au sortir du match contre Nancy, qui fut mal attaqué, mal géré et mal terminé, on en sort frustré en se disant que le hold-up était faisable.
Cela aurait masqué les failles,et une défaite peut parfois être salutaire.
Lesquelles? Une adresse famélique due à de trop grosses précipitations dans les systèmes, une mauvaise gestion des temps faibles de l'adversaire (déjà entrevue face à Pau, où le match doit être tué mille fois, et se terminer avec un +10 pour nous), une utilisation étrange des joueurs (NBC en pleine bourre cloué sur le banc durant le dernier quart), une mauvaise lecture des forces adverses (les intérieurs nancéens plutôt bien cadenassés par big Ed et Mountain Will, avec du coup beaucoup de latitude pour Harris...). On a une équipe joueuse, ce qui me plait, mais très naïve. A l'image de Moerman.

Il ne suffit pas de revêtir la tunique verte (blanche en l'occurence) pour que tout arrive. Il ne suffit pas d'arriver avec une belle réputation pour que tout soit facile. Bien que faible, cette ProA est paradoxalement difficile, la faiblesse entraînant un nivellement de valeur qui conduit à ce gros bordel appelé "tout le monde peut battre tout le monde".
Alors, oui, Moerman se bat sur le terrain, on ne peut pas le lui enlever, mais l'entendre dire qu'après le match de Nancy, on n'a pas eu de lacune dans les variétés de systèmes offensifs, j'avoue que cela me laisse perplexe.

Notre chance va peut-être venir que les Nanterriens semblent commencer à s'user avec cette Euroligue où ils ne sont pas aussi ridicules qu'on aurait pule craindre. A nous d'en tirer profit.

Il ne faut pas confondre orgueil (cette équipe va devoir montrer qu'elle en a, lundi, face aux banlieusards) et vanité. L'un conduit à se surpasser, l'autre à se planter. La différence entre vendredi dernier en Ukraine, et mardi au Stade de France.
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