Une autre vision du basket et du CSP Limoges


LES HEROS SONT FATIGUES

24/01/2016 08:46
LES HEROS SONT FATIGUES

On a peine à y croire, mais la défaite de 06 points face au Havre est plus inquiétante que la déculottée en trompe l'oeil de jeudi dernier.

Comme quoi, les chiffres, on leur fait dire ce qu'on veut.

Néanmoins, les lacunes affichées face à de vaillants Normands ressemblent à s'y méprendre à celle qu'on avait entrevues face aux banlieusards parisiens en finale du trophée de la gloriole. La fatigue en plus.

Peut-on imaginer de la suffisance, et qu'on ait cru gagner sur le talent pur (chose qui aurait pu se produire après un retour de l'enfer du Havre)? J'espère que non. Car cela serait signe d'un mal profond. Il est trop tôt pour se laisser aller à de telles conjectures.

Néanmoins, on remarque une belle propension à artiller sévère avec des pourcentages de réussite aléatoires. Le rebond est plutôt moyen. L'équation est simple: passable au shoot, moyen au rebond, c'est compliqué.

Quand en plus vient s'ajouter un semblant de fatigue sur certains cadres, on ne peut évidemment que constater les dégâts.

Mais cela est un poil inquiétant, car les matchs vont s'enchaîner aussi sûrement que des perles sur un collier. Alors que ce n'est que le début, on peut légitimement se poser des questions.

Mais, parions sur un égarement momentané plutôt que sur un début de crise dont on a le secret dès lors que tout semble aller.

Le match de vendredi qui se profile pour le retour de l'Euroligue en nos terres, avec cette équipe si peu bankable que nous sommes aux yeux de Bertommeu, que seule la décence m'empêche de qualifier d'adjectifs si outranciers qu'ils en feraient pâlir toute personne ayant un tant soit peu de rigueur et de tact, va ressembler à s'y méprendre à un premier match couperet. Du genre qu'on est content de jouer à domicile, et qu'il devient presque impossible de perdre si on ne veut pas donner raison au sinistre Catalan.

Sans compter que, la pérennité passant par le championnat, il devient crucial de ne pas enchaîner un deuxième revers face aux ptits gars d'Orléans.

Je voudrais aussi revenir sur un débat intéressant qui a alimenté les «Grandes Gueules du Sport», dimanche dernier sur RMC. La question était: «Les clubs français sont-ils condamnés à jouer les utilités en Euroligue?». Jacques Monclar intervenait. Et son discours m'a étonné, car il reprenait certains points dont je parsème ça et là mes causeries depuis quelque temps. Je n'en tire aucune gloriole, j'en suis même profondément désolé.

Non, la Pro A ne prépare pas à jouer les joutes européennes: l'intensité des matchs de championnat est bien en dessous des matchs à la muerte qu'impose les cadors du vieux continent.

 Non, la Pro A n'a pas de locomotive qui permette de tirer le championnat et de se pérenniser en Euroligue. Charge à nous de nous emparer du flambeau.

 Non la Pro A n'est pas capable d'être assez forte pour permettre à ses jeunes de s'épanouir avant d'aller tenter le rêve américain, et de s'y casser les dents pour certains.

Et n'oublions pas le côté financier: nous sommes le tiers-monde du basket européen, alors qu'on a une équipe de France forte (tout l'inverse des années 80/90 où une ou deux locomotives permettaient de rivaliser sur les compétitions européennes alors que l'Equipe de France était en souffrance).

De toute manière, nous ne représentons rien aux yeux des patrons de l'Euroligue qui préfère des clubs sans passé européen dans l'hexagone.

Coup de fatigue? Non, vision purement économique.

—————

Précédent