L'HONNEUR D'UN CAPITAINE

Je ne reviendrai pas sur la fin de semaine passée ( la plus belle rencontre depuis des lustres à Beaublanc (voir le très bon résumé d'Enzo) et la douce torpeur d'un match de fin de dimanche après-midi pluvieux face à des Dijonnais plus proches du chat de salon que du tigre de Seine-et-Marne).

Enfin, je vais y revenir indirectement.

Notre équipe semble trouver un rythme de croisière intéressant (si on peut avoir le niveau montré vendredi sur 40 minutes (problème récurrent des équipes françaises face aux monstres) face aux autres coreligionaires de notre poule, vraiment, ça peut le faire). A peu près tout le monde semble se mettre au diapason, et quand on joue en équipe, ça le fait vraiment.

Oh, non pas qu'on puisse aller glaner l'Euroligue, mais au moins qu'on n'y passe pas pour le petit poucet attendu. Et en championnat, vraiment, je ne pense pas que l'on ait à craindre grand monde pour peu qu'on joue notre jeu. Les liaisons Westerman-Plaisted, ou même Smith-Plaisted semblent bien fonctionner. Curry paraît être enfin concerné. Fréjus est mieux qu'un supplétif sur le banc.

Et on tient notre taulier: Moerman est en train de prendre une dimension européenne. Il est à l'heure actuelle le seul capable de donner le change sur la scène continentale, à savoir le seul vraiment susceptible de rivaliser avec les cadors de son poste. Nul doute que ceux que je cite au-dessus sont peu ou prou très près de pouvoir le faire, mais pour diverses raisons (retour de blessure, adaptation, ou atteinte du plein potentiel) n'y sont pas. Mais, au moins, pas d'artistes qui se subliment dans les confins du ridicule comme on a pu en voir ces dernières années (Williams, Oriakhi et consorts).

Restent deux piliers aux pieds de glaise: Nobel et Batista.

Le premier est indéniablement un bon joueur avec un certain potentiel. Du moins, au niveau ProA. En en rediscutant avec des anciens, on est tous plus ou moins d'accord pour dire qu'il a du mal à franchir ce palier que représente l'Europe. Il a survolé le championnat l'an passé. Mais c'était la seule compétition de l'équipe. Là, on a besoin de joueurs avec de la caisse capables d'enchaîner les rencontres. Et il n'y arrive pas. Paie-t-il son intersaison? Peut-être. Pour ma part je reste sur le fait que c'est un très bon joueur, mais un poil surcôté. Il n'y a qu'à voir le match de dimanche où il a sombré totalement en deuxième période, retombant dans des travers qu'on lui connaît: manque de discernement dans le jeu, manque de sentiment d'être concerné, manque total d'implication. Charge à lui de me faire mentir, car on a besoin d'un Nobel en pleine bourre.

Et puis il y a l'énigme Batista. On savait qu'en le recrutant, on ne prenait pas un super défenseur, mais au moins un pivot avec de l'expérience et un puncheur en attaque. Ben là...On a critiqué à raison les choix des autres années à ce poste. Là, je pense qu'il y a un problème personnel avec lui. Car, au niveau basket pur, je pense qu'il est bien au-dessus des purges qu'on nous a servies avant. Mais le souci, c'est qu'il est capitaine. Peut-on couper un capitaine? Non, je ne pense pas, ce serait un drôle de message adressé. Peut-on changer un capitaine? Oui. On l'a déjà fait. Mais, néanmoins, il serait de l'honneur du joueur de reconnaître qu'il est dans le trou et de prendre les devants. Surtout qu'avec Adrien, on paraît armé pour désigner quelqu'un qui connaît l'équipe, et qui lorsque le bateau tangue n'hésite pas à prendre ses responsabilités: l'an passé, il avait sonné la révolte lorsque le bateau avait tangué;après Berlin, avec maladresse (voir ma causerie précédente) il a répondu à FF sur l'implication des joueurs, mais au moins il l'a fait; et dimanche, avec Dupraz et les Ultras, il a semblé être le seul à se rendre compte qu'on s'endormait. En deux ans, on n'a pas grand chose à lui reprocher. Alors, oui, il ferait un excellent capitaine.