Une autre vision du basket et du CSP Limoges


L'insaisissable

15/04/2013 10:43

 

Interview réalisé par échange de mails en février :

 

Dans les familles du basket, il y a les Bonato, les Monclar, les Beugnot. Et les Occansey. Désolé pour Eric, mais notre cœur va plutôt du côté de Hugues.

Ailier insaisissable, sa relation avec Limoges est à base d'allers retours. Partir, revenir. Joueur de 82 à 88 et de 95 à 98, on le voit revenir comme coach de 2004 à 2006 pour remettre le CSP sur les rails de la réussite. Auréolé de 4 titres de champion (dont 1 avec Antibes), d'une coupe Korac et d'une Coupe des Coupes, il est le 7ème meilleur marqueur de Pro A.

Maintenant entraîneur de N1 avec Blois que Limoges a battu en Coupe cette saison, Hugues est à un poste qui semblait couler de source pour lui.

Homme de caractère, homme de conviction, vrai grande gueule, mais personne vraiment attachante.

 

K.D:-Salut Hugues, et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions. Tout d’abord pourrais-tu m’expliquer comment tu as débarqué à Limoges la première fois?

H.O:-C'était après la 1ère Coupe Korac remportée à Padoue, je suis arrivé une première fois pendant les vacances de Pâques 1982 et j'ai signé pour la saison 82-83.

K.D:-Et du coup, après un exil qui t’aura rapporté un titre de champion supplémentaire, (avec Antibes), comment s’est passée la décision de revenir à Limoges?

H.O:-J'étais à Jet Lyon quand le CSP m'a contacté. Je suis arrivé avec Bonato et Weis pour porter les nouvelles couleurs du club (jaune et grenat). Une proposition de Limoges ne se refuse pas, surtout à l'époque.

 

 

K.D:-Et pour ce dernier come-back, en tant qu’entraîneur cette fois, qu’est-ce qui t’as convaincu?

H.O:- Le challenge de faire remonter ce club de coeur qui est mythique.

K.D:-Tu as joué avec ce que je considère comme l’équipe la plus bandante ayant foulé Beaublanc (celle de la période Gomez). Mais tu t’es vraiment éclaté en partant à Antibes. Un pari risqué à l’époque, non?

H.O:-Cela faisait 6 ans que j'étais au CSP sans qu'aucun entraîneur ne me fasse confiance. J'ai, enfin, pu jouer en 2ème partie de saison 87-88 parce que Richard s'était blessé. Cette prise de risque m'a amené à être vice-champion en 90 et champion en 91 toujours face à Limoges.

K.D:- Le passage de joueur à entraîneur, cela t’as-t-il semblé naturel ou est-ce que ça a mûri petit à petit? Et est-ce que certains de tes coachs ont joué un rôle dans ta décision?

H.O:-J'ai toujours voulu être coach, plus que joueur.

K.D:-Suis-tu toujours la ProA en général, et Limoges en particulier (et Antibes en Pro B)?

H.O:-Je suis de loin la ProA et ProB, mais un peu plus Limoges et Antibes où joue mon filleul. Le problème quand on est NM1 c'est qu'il n'y a aucun rapport entre les coachs de ligue.

K.D:-Que penses-tu du niveau actuel? Pour ma part, je le trouve très moyen.

H.O:-Je pense que le niveau est moins fort sur la lecture de jeu. En résumé, la ProA et ProB se cantonnent au rapport physique et très peu de jeu collectif offensif comme défensif. En NM1 les joueurs doivent être plus complet techniquement et le jeu se joue à 5 et non à 2 ou 3.

K.D:-Après avoir discuté avec Ken (Dancy) et Pascal ( Jullien) qui t’ont précédé dans ces interviews, on s’accorde à dire que le niveau est moyen, voire faible (plusieurs preuves: le leader compte 7 défaites, aucun club français n’arrivent à jouer les compétitions européennes). N’est-ce pas structurel, car tout est à l’avenant (on a eu des débats très chauds sur l’arbitrage qui est triste à pleurer)?

H.O:-Il y a beaucoup de raisons pour expliquer que le niveau baisse en France. Mais veut on réellement évoluer dans le bon sens? On a des championnats qui eux sont pro, en évolution constante tant économiquement que par le niveau proposé, prenons exemple.

K.D:-Tu as été un ailier scoreur (plusieurs fois meilleur marqueur français du championnat, tu es le 7ème marqueur de tous les temps en championnat), mais aussi excellent en défense homme à homme. Je trouve que ce profil de joueur à tendance à disparaître, et comme me le faisait remarquer Ken, on a plus des gars spécialistes sur un point fort (le trois points, le rebond), et de moins en moins des middle players capables de d’être au four et au moulin. Est-ce une des raisons de la tristesse des matchs que l’on voit?

H.O:-J'y ai un peu répondu avant, tout est dans la stratégie de jeu proposée.

K.D:-As-tu gardé des relations avec certains coéquipiers?

H.O:-J'ai toujours des contacts avec les anciens et c'est toujours un moment agréable de les revoir.

K.D:- Anciens international, que penses-tu de l’américanisation de notre sélection? Est-ce que ça ne masque pas une incapacité de nos clubs à évoluer tactiquement et à grandir?

H.O:-Je ne pense pas que l'américanisation soit un problème, il faut simplement gérer cette équipe comme une équipe française et non Américaine. Gardons nos valeurs et notre culture et soyons en fier.

 

K.D:-Une dernière question : quel est ton cinq de rêve?

H.O:-Je m'arrête au championnat Français. 1: Rigaudeau. 2: Murphy. 3: Collins. 4: Bilba. 5: A. Faye

 

K.D:-Merci Hugues, et bon courage pour la suite en espérant te revoir en Pro A.

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