Une autre vision du basket et du CSP Limoges


Interview 3

22/06/2012 19:30

DERNIERE INTERVIEW DE LA SAISON DE RAPHAEL DESROSES

 

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Vendredi 22 juin 18h30, j'ai rendez vous avec Raph pour la dernière interview de cette saison 2011-2012.

 

Raphael, d'abord félicitations pour ce titre de Champion de France.

RD: Merci.

 

Q: J'imagine que c'est un capitaine comblé qui m'accorde la dernière interview de la saison ?

RD: C'est clair que c'est une saison pleine, individuellement comme collectivement. En plus en tant que capitaine, ça donne encore plus de piment, j'ai soulevé la coupe en premier, j'étais fier, j'ai pas boudé mon plaisir. C'était une saison avec beaucoup de pression donc c'est vrai que quand on peut tout relâcher à la fin, ça fait du bien

.

Q: Surtout toi qui avais vécu les échecs précédents

RD: L'échec de l'année dernière a été total. Après, voir les gars soulever la coupe et nous être dans l'autre coin, c'est frustrant.

 

Q: Un titre que vous êtes allés chercher au fond de vous-mêmes avec beaucoup d'abnégation, de solidarité et de détermination ?

RD: Oui, avec ces playoffs, on est passé par toutes les étapes, du fond au sommet donc on a encore plus savouré à la fin.

 

Q: En tant que capitaine, est ce que tu as douté à un moment dans ces playoffs ?

RD: Non pas douté. Ca a été difficile contre Evreux où on a failli se retrouver en vacances, l'envie a suffi, après on a su monter en régime pour atteindre la finale.

 

Q: Comment l'équipe a-t-elle vécu cette finale contre le BBD ?

RD: On l'a bien vécue, on avait l'expérience de la finale de Coupe. On avait retrouvé une vraie joie de vivre dans le groupe, une unité du groupe, du club. Ca a vraiment été du plaisir contrairement à la finale de Coupe où il y a eu l'épisode Landon, un peu d'agitation autour du club.

 

Q: Et toi personnellement ?

RD: C'était un peu bizarre au début. Quand on joue une finale, on aime la marquer de son empreinte.

Dans le 1er QT, ils ont joué les match up. C'était un bon match, chaque joueur qui est rentré a apporté quelque chose, s'est senti concerné et c'est l'idéal, c'est ce qui a fait la différence avec Boulazac.

 

Q: Cette saison 2011-2012, c'est vraiment la saison parfaite ?

RD: Presque parfaite. On avait une carte à jouer contre Chalon sur Saône en finale de la Coupe même si on n'a pas été ridicule. On l'a vu en finale LNB que Chalon était vraiment la meilleure équipe.

De l'intérieur, je pense vraiment qu'il y avait autre chose à faire, on aura toujours quelques regrets avec une décision arbitrale en fin de match qui a peut-être fait basculer définitivement le match en faveur de Chalon. Mais ça nous a quand même servis pour la finale du Championnat.

 

Q: Ta saison est plutôt une bonne saison avec de bonnes stats, hormis ton "classique" passage à vide dont tu nous a déjà parlé, quelle analyse tu portes ?

RD: Je suis satisfait. Je pense avoir vraiment apporté au groupe. Je pense que j'aurais pu faire mieux avec toujours ce trou en milieu de saison mais aussi à la fin où j'étais gêné par des douleurs au genou. Ca m'a perturbé jusqu'au 3ème match des playoffs et ça m'a frustré car je sentais que je ne pouvais pas apporter ce que je voulais à l'équipe.

Ce sont les deux sentiments un peu amers que j'ai sur ma saison sinon je suis quand même content avec le titre au bout.

Au niveau de ma défense, j'ai aussi un peu de regret, je n'ai peut-être pas apporté autant que j'ai déjà pu le faire.

 

Q: Quelle est, quelles sont les grandes différences avec la saison de Pro A ?

RD: La cohésion du groupe. On avait de bons joueurs, individuellement, c'était des bons gars mais on n'avait pas cette unité, cette complicité qu'on a pu avoir cette année.

Il y a aussi eu plus de stabilité, on n'a pas eu besoin de prendre d'autres joueurs, ça a permis de créer cette cohésion alors que l'année dernière, c'était difficile de parler d'esprit de groupe à des mecs qui étaient en sursis.

 

Q: Pour toi, quelles sont les modifications, les changements à apporter pour réussir une bonne saison en Pro A ?

RD: C'est le mélange anciens-nouveaux. Garder cette ossature et prendre des joueurs dans le même état d'esprit, qui puissent se fondre dans un collectif, qui ne viennent pas juste pour briller par leurs stats, c'est ça la clé de la réussite.

On a un coach étranger, c'est plus 3 mais 5 étrangers, en plus censés avoir un rôle majeur donc ça peut être plus compliqué pour garder un esprit compétitif mais sain. Avec Jean Michel, on a eu une concurrence saine cette année, il n'y a pas eu de jalousie.

 

Q: Le nom de l'entraîneur est maintenant connu, qu'évoque-t-il pour toi ?

RD: L'Europe. C'est pour ça que je regrette qu'on ne puisse pas la jouer même si c'est une petite Coupe.

Il inspire l'Euroligue, le haut niveau européen. On va voir, je le connais de nom mais je ne connais pas son plan de jeu, sa méthodologie, on m'a dit que j'allais souffrir, je sais pas si c'est vrai ou pas...(rires)

 

Q: Justement, c'est l'objet de ma prochaine question, il est réputé pour aimer la défense, tu n'as pas trop peur pour tes articulations ?

RD: Non, je n'ai pas peur pour elles. Je connais la dureté du parquet de Beaublanc donc ça ne me fait pas peur. Après nous les joueurs, on aime faire les sacrifices si c'est pour gagner des matchs, aller chercher des titres, après si c'est pour accumuler des défaites, c'est différent.

La douleur, oui mais dans la victoire.

 

Q: On sait que tu es encore sous contrat, que tu aimes ce club, d'ailleurs nous supporters nous n'avons pas envie de te voir partir. Qu'est ce qui pourrait faire que tu n'aies plus envie de continuer l'aventure avec le CSP ?

RD: Déjà ne pas se sentir désiré, par les supporters, le club. On sent quand on est valorisé, j'aime trop ce jeu pour rester assis sur un banc pendant une année.

Ma priorité a toujours été Limoges, maintenant si je sens que je ne fais pas partie du projet plus que ça, je préfère qu'on me le dise et là dans ce cas j'irai voir ailleurs. Pour moi, à salaire égal, je ne vois pas pourquoi je partirais sauf si on me fait une offre à la russe.

Moi je veux être à ma valeur dans un club qui m'apprécie.

 

Q: Quel est ton meilleur souvenir de cette saison ?

RD: Moi, c'est Bercy. J'ai fait toutes les étapes à Limoges et j'ai presque envie de dire que c'est une manière de clôturer une carrière en ProB. J'ai connu les meilleures ambiances avec Beaublanc, peut-être la meilleure en France.

J'ai connu les playoffs avec Angers, la distinction de MVP, l'échec de la montée avec Bourg, même ici contre Pau en finale, j'ai même été dernier, c'est pour ça que ce titre est un peu comme une récompense.

 

Q: Et le pire ?

RD: ..il hésite...Le pire c'est de ne pas finir le match contre Fos.  C'est vrai qu'en gagnant la finale, c'est effacé mais si on n'était pas passé, ça aurait été le pire. Mais ça reste une frustration, on avait acheté ce qu'il fallait pour fêter la qualification en finale et j'étais pas sur le terrain avec les gars.

 

Q: Qu'est ce qui s'est passé au fait ? Ca se chambrait depuis un moment ?

RD: Non même pas. J'ai peut-être été "ciblé" par rapport aux déclarations que j'avais fait après le match retour.

C'est plutôt Clark qui se la racontait et qui nous énervait un peu.

J'ai mis mon bras, le mec me l'a enlevé une première fois, je l'ai remis, il me l'enlève à nouveau, je l'ai encore remis, il me l'enlève. Là je lui mets une petite claque, après je prends une droite, ça m'a surpris, j'avais jamais vu ça dans un match de basket.

Je n'aurais pas voulu aller plus loin parce que je savais que j'aurais raté Bercy et je ne voulais surtout pas que ça arrive.

 

Q: Le joueur le plus sympa de l'équipe (à part toi) ?

RD: Franchement, cette année il y a beaucoup de camaraderie et je ne peux pas en sortir un du lot.

 

Q: Le moins facile à vivre ?

RD: Il y en a des moins faciles mais je ne veux pas gacher cette belle fin de saison en balançant des vacheries.

Donc là dessus...langue de bois. Je sors mon joker.

 

Q: Un mot sur Frédéric Sarre et le super boulot qu'il a effectué au CSP ?

RD: Oui, je pense que ça a été un rêve pour lui aussi de gagner un titre dans sa ville en étant coach principal.

Après je trouve dommage qu'il l'ait vécu de manière effacée, je sais qu'il y a le départ à Bourg mais ça n'arrive pas si souvent que ça et il faut en profiter.

Je peux me tromper mais c'est mon sentiment, il aurait dû en profiter plus, tout lacher.

 

Q: Si on te propose à nouveau le capitanat, seras-tu partant ?

RD: Je suis partant à partir du moment où ça vient du groupe. Faut pas que ce soit imposé.

Moi j'aime quand c'est une équipe qui vote pour un capitaine, c'est quelque chose qui se fait vraiment au feeling.

 

Q: Quel va être ton programme pour l'intersaison ?

RD: Là je coupe après une semaine d'excés, de décompresssion.

Après je pars aux Antilles pour le baptême du fils d'Aurélien Salmon donc on part ensemble pendant 18 jours mais je vais quand même essayer de courir 2 ou 3 fois par semaine.

Après je vais essayer d'aller à la 2ème semaine du camp de Montpellier et je fais ma préparation avec V. Boutonne (préparateur physique) 2 ou 3 semaines avant la reprise pour monter crescendo et arriver en forme pour le début de saison.

 

Q: J'ai entendu parler à la radio que les joueurs de l'équipe de football d'Ukraine auraient touché chacun une prime de 4,5 millions d'euros s'ils avaient remporté l'Euro, c'est ce que vous a donné le président Forté ?

RD: ...rires.... C'est comme si on n'avait rien eu j'ai envie de dire. Au basket c'est pas du tout les mêmes sommes.

 

Q: Un mot sur l'équipe de France, tu vas les suivre ?

RD: Oui, j'aurais bien voulu y aller mais ça doit être hors de prix mais je vais les regarder. Je pense qu'ils peuvent aller cherche un podium malgré les blessures.

 

Q: Un scoop pour terminer l'interview ?

RD: Franchement, j'aimerais bien en avoir moi même....Le scoop c'est que je pars en vacances avec Aurélien Salmon.

 

Raphael, bonnes vacances, en espérant continuer ces interviews avec toi la saison prochaine, ça a été un grand plaisir pour moi.

RD: Pas de problème, la plaisir a été partagé.

 

Par patgauche  

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